Aya de Yopougon, tome 1
La Côte d'Ivoire, à Yopougon, à la fin des années 70. Tel est le cadre de l'histoire d'Aya, jeune femme battante et motivée à faire quelque chose de sa vie. Elle veut devenir médecin, là où ses copines ne cherchent qu'à se marier avec un homme riche.
C'est sa vie, celle des gens qui l'entourent, qui forme l'histoire que nous suivons. Une grande tranche de vie et d'Afrique.
Exotisme assuré à travers les pages de cet album, inspirées par la propre vie de la scénariste. On découvre la vie en Cote d'Ivoire, mais une vie éloignée des clichés habituels sur l'Afrique. Pas de guerre civile, de massacres ou de famines, à Yopougon. Juste un quartier urbain pauvre, avec ce qu'il a de bien et ce qu'on peut avoir envie de quitter. Et le tout, sans misérabilisme aucun. C'est une chose indéniable que nous retenons de cet album, et qui fait son charme: offrir une vue de ce continent différente et positive. Car cela peut aussi être le cas. S'ajoute à cela une certaine universalité des thèmes, qui permet à l'histoire de parler au plus grand nombre.
Et pourtant, cette histoire ne convainc pas tout à fait. Les avis sont très partagés. Pour ce même album, certains d'entre nous y voient une grande originalité, là où d'autres trouvent cela très convenu. Un effet de mode, peut-être, entre Aya et Magasin Général, des séries destinées à nous faire voyager et à nous faire découvrir des cultures. Ce débat n'est pas tranché.
Même le dessin ne rassemble pas totalement les membres de KBD. La simplicité du trait est reconnue par tous, mais tout le monde ne tire pas les mêmes conclusions de cette simplicité apparente. Manque d'originalité (Sfar est évoqué comme "influence") parfois, nous sommes surtout partagés entre savoir si cette simplicité est à la hauteur du récit, ou si elle constitue un handicap.
Oui, KBD doute sur cet album. Il est un point pourtant qui fait l'unanimité, ce sont les petits bonus proposés en fin d'album. Un lexique "Yopougon/ France" très fourni, pour comprendre toutes les expressions fleuries utilisées dans l'album (mais que tout le monde n'a vu qu'à la fin de la lecture), deux recettes de cuisine alléchantes, et un article sur la mode vestimentaire. Cela ne "sauve" pas l'album, mais procure un certain plaisir à la lecture.
Paul est plutôt content de sa découverte, de même que Yaneck, et David encore plus. Mo' elle n'a pas trouvé d'originalité à cet album et cela lui procure un sentiment mitigé.