Kaze No Shô
1649. Le Shogunat Tokugawa domine les îles du Japon et maintient l'Empereur dans une position symbolique et religieuse. Un statut que ce dernier ne supporte pas, et qu'il a bien l'intention de faire tomber. Aidé par certains Daimyo (seigneurs) du pays, il va comploter pour faire tomber le Shogun, en s'en prenant à ses premiers alliés, le clan Yagyû, maître d'arme du Shogun, et surtout fief principal des ninja du Bakufu. Commence ainsi une véritable course-poursuite entre les hommes de l'Empereur et Yagyû Jubeï, fils aîné du clan. Elle décidera ou non de l'avenir politique du pays.
Autant le dire dès le début, nous pensons, à KBD, ne pas avoir là le meilleur album du maître Jirô Taniguchi. Est-ce pour autant un mauvais album ? La réponse est non, car à travers lui, l'auteur se livre à un exercice de style dans lequel on le voit peu : le manga de samouraï. Et du coup, bien entendu, nous apprécions globalement l'aspect graphique de cette oeuvre. En dehors d'un léger soucis dans les visages, parfois trop ressemblants, manquant de variété, Taniguchi reste à la hauteur de ce que l'on peu attendre de lui. Nous sommes plusieurs à reconnaître la difficulté de transcrire les combats au sabre par le dessin, et pourtant, le maître parvient sans mal à donner de la clarté, de la fluidité et du style à ces affrontements, tout en continuant d'impressionner par sa maîtrise des scènes d'ambiance. Paul, par contre, regrette ce dessin trop lisse et se retrouve plus dans la vision sale et sanglante du monde des samouraï de Hiroshi Hirata.
Le scénario a légèrement moins convaincu, ce qui explique que nous trouvions cet album un ton en dessous de la production de Jirô Taniguchi. Paul n'y voit aucune originalité, et Mo' y a même trouvé une pointe de lassitude. A contrario, Badelel, Lunch et Yaneck ont apprecié de trouver décrite une période historique peu connue, peu habituelle, un gros plan sur les relations Shogunat/ Empereur rarement mises en avant. Qui plus est, ils ont trouvé que le lecteur néophyte était bien accompagné par l'éditeur, qui propose de nombreuses notes pour expliquer telle opposition politique, ou telle circonstance historique. Des précisions régulières qui permettent donc de ne pas être enseveli par la complexité de la période.
Vous l'avez lu, nous avons au final une critique mitigé sur cet album, dont globalement, les points forts dominent.
Badelel, Lunch et Yaneck ont vraiment apprécié cette plongée dans le monde des ninja et des samouraï.
Mo' la fée apprécie, mais sans être réellement convaincue.
Paul s'est profondément ennuyé à la lecture.
Préférez-vous, comme lui, un Japon médiéval sale, pouilleux, à la Hirata, ou bien préférez-vous la grandeur des personnages de Taniguchi?