Preacher (Ennis & Dillon)

Publié le par k.bd

 entete preacher

 

Cher amis, fidèles d’entre les fidèles, depuis le début de ce mois, nous nous réunissons chaque dimanche pour célébrer la bonne parole, la joie, l’allégresse, les petits anges et la sagesse… Et bien, planquez vos fesses, tout cela est terminé !

Cette semaine, le révérend Jesse Custer débarque… et il n’est pas content ! Depuis qu’un matin de messe, un être nommé Genesis est tombé du ciel pour fusionner avec lui – rasant au passage son église et l’ensemble de la communauté s’y trouvant – les problèmes se multiplient. En conséquence, il a décidé d’aller demander des comptes à celui qui a abandonné l’humanité… Dieu lui-même ! Et ce blaireau a intérêt à se planquer car le révérend n'est pas tout seul. Accompagné par Tulip, son ex, une tueuse à gage à la gâchette facile, et par son pote Cassidy, un irlandais ne supportant pas bien la lumière du jour (normal il a une peau de roux) ; armé d’un pouvoir particulier qui lui permet de contrôler les actes des autres grâce à sa voix, Jesse Custer nous entraine dans une sorte de road-movie hallucinant dont le seul but est de rencontrer dieu « afin de pouvoir lui botter le cul » dixit Yvan.

Mais Preacher n’est pas uniquement une comédie fantastico-religieuse déjantée. Le scénariste irlandais Garth Ennis (HellBlazer, Punisher, Ghost Rider), son acolyte Steve Dillon au dessin et Glenn Fabry aux couvertures nous offrent un objet très particulier, une œuvre qui ne respecte absolument rien ni personne : ni la religion dont il dresse une image particulièrement sombre, ni même les grandes images tutélaires de la culture américaine. Ainsi, vous trouverez dans Preacher tout ce qui fait la saveur de la culture américaine : le western, la musique rock, les grandes villes, les bayous, les puritains, les mafieux, les policiers cowboys et j’en passe… comme je le souligne dans ma chronique, Preacher joue avec les clichés pour mieux les croquer. A grands renforts d’humour noir, de répliques cinglantes mais aussi de flingues – avec le fameux « Saint des Tueurs » - et d’un peu (mais pas trop) de gore. Pour contrebalancer cela, Steve Dillon produit un dessin plutôt réaliste, très efficace, un trait qui colle à l’ambiance comme le souligne Oliv’. Dans ce monde merveilleux, tout est corrompu, pourri de l’intérieur comme de l’extérieur, les gens sont idiots, hypocrites, alcooliques… De quoi effectivement donner à Jesse l’envie de se venger… même s’il n’échappe pas lui-même aux termes précédents.

Ce mélange des genres a quelque peu déstabilisé Choco. Pourtant, avec le recul, elle a vu dans cette série phare du label Vertigo un titre décalé et explosif, une véritable critique sociale de l’Amérique. Elle qui ne tourne pas vraiment autour de la planète comics, elle est prête à lire la suite ! C’est vous dire le résultat de cette drôle de série sur l’esprit ! La preuve, Oliv’ affirme l’existence des anges et des démons, lui qui a été impressionné par l’esprit provoque des auteurs de la série. Le mot BOUM placé à la fin de la chronique d’Yvan sur le premier album résume assez bien l’effet que Preacher a eu sur lui. Quant à moi, ma conclusion est assez nette : « tout simplement jouissif ! »

A noter que les 9 tomes de Preacher ne sont plus disponibles actuellement. Une nouvelle édition est prévue en 2013 chez Urban Comics. Ce serait dommage de manquer une série qui oscille entre Transmetropolitan, Sin City et Bouncer… Bref, un album tout en finesse !

 

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Publié dans Synthèses

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